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Quand le Ministre de la Mobilité déraille

By 5 février 2021 No Comments
On peut être un chantre de la bonne gouvernance un jour, en tant que député à la Chambre, puis se révéler bien plus léger le lendemain, une fois promu ministre ! Voici la leçon qui nous est offerte par le Ministre de la Mobilité Ecolo, Georges Gilkinet, en seulement quatre mois au gouvernement.
Quatre mois, c’est d’ailleurs le peu de temps qu’il a fallu pour qu’il perde, publiquement, la confiance de la CFO de la SNCB, Sophie Dutordoir. Interpellant et inquiétant !
Ce matin, Sud Presse m’interrogeait sur le sujet. L’occasion pour moi de revenir sur deux dossiers que j’ai particulièrement suivi ces derniers mois et qui démontrent que le Ministre a, selon moi, déraillé. Par deux fois, il a menti par omission au Parlement.
👉 Sur la nomination du nouveau directeur financier de la SNCB sans aucun appel à candidature ni procédure de sélection, le Ministre m’avait répondu en commission « avoir été informé » au préalable, et que le Conseil d’Administration avait adopté cette décision à « l’unanimité ». Refusant de le croire sur parole, j’ai mené mes recherches. J’ai découvert que, plus qu’avoir été informé, il avait précisé par l’intermédiaire de son Chef de Cabinet n’y voir « aucune contre-indication ». Il avait « 𝐨𝐦𝐢𝐬 » de le préciser. Pire, j’ai découvert qu’une administratrice n’avait pu participer au vote pour des raisons techniques, la réunion étant virtuelle. Elle n’a pu se connecter… qu’après la nomination du CFO (ex bras droit de JC Marcourt puis de M. Magnette), nomination effectuée en cinq minutes, à distance, en premier point du CA, à la va-vite, dans l’entre-soi. L’administratrice m’a affirmé que , si elle avait pu, elle n’aurait pas soutenu la décision (son absence lors de ce point est actée au PV du CA) . S’il y a bien eu « unanimité », elle ne concernait donc que les administrateurs présents. Mais cela, le Ministre a « 𝐨𝐦𝐢𝐬 » de le dire.
👉 Sur la fermeture de 44 guichets de gare, Monsieur Gilkinet a dans un premier temps soutenu la mesure, précisant qu’il s’agissait d’une adaptation des « services à l’évolution de la demande des voyageurs et pour affecter ses moyens vers une offre de transport renforcée ». Puis, suite au tollé provoqué et à la réaction négative de Jean-Marc Nollet, son président de parti, il a retourné sa veste et a demandé au CA de la SNCB de revoir sa décision, affirmant qu’elle émanait d’un Conseil d’Administration dans lequel son parti n’est pas représenté. Ce faisant, il a « 𝐨𝐦𝐢𝐬 » de préciser que si, en effet, aucun administrateur Ecolo n’y siège, un Commissaire de gouvernement Ecolo participe à ces réunions et n’a à aucun moment marqué son désaccord sur le projet. Notons que ce Commissaire n’est autre que le conseiller mobilité de Jean-Marc Nollet, co-président du parti vert. Il a également « 𝐨𝐦𝐢𝐬 » de préciser aux députés qui l’interrogeaient sur ce sujet à la Chambre que son cabinet avait participé à plusieurs réunions sur ce dossier, ET que le communiqué de presse présentant la mesure avait été validé par ses équipes.
En quelques mois à peine, le Ministre Gilkinet se montre déjà coutumier du fait. Il semble loin le temps où il plaidait haut et fort pour une transparence totale…
Je pense à ces milliers de personnes qui, chaque matin, se lèvent tôt pour prendre leur train. Je pense à ces milliers de travailleurs à la SNCB qui, chaque jour, font tourner la machine. Que doivent-ils penser de ces approximations de la part du Ministre ? Est-ce bien sérieux ?
Je n’en resterai bien sûr pas là, et j’interpellerai une nouvelle fois Georges Gilkinet, mercredi à la Chambre !

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