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La situation en Syrie

By 11 mars 2020 No Comments

Suite aux récents événements dramatiques survenus dans le Nord-Ouest de la Syrie, les présidents russe et turc se sont rencontrés jeudi dernier au Kremlin. À l’issue de cette rencontre, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont annoncé un cessez-le-feu provisoire à Idlib.

Ce cessez-le-feu a pris effet dès le vendredi 6 mars dernier. Un corridor de sécurité de douze kilomètres de large a été mis en place , dans lequel patrouilleront les forces russes et turques à partir du 15 mars.

Concrètement, cet accord permet aux forces syriennes de conserver les territoires acquis grâce à leur offensive des trois derniers mois sur Idlib, l’un des derniers bastions des rebelles, soutenus par Ankara.

En 2018 déjà, un accord sur l’arrêt provisoire des combats dans la région avait été conclu, puis violé à de nombreuses reprises. L’accord conclu la semaine dernière semble, lui aussi, particulièrement fragile et il s’agit, dans tous les cas, d’un gel temporaire du conflit.

J’ai donc interpellé le Ministre des Affaires étrangères, Philippe Goffin, cette semaine à la Chambre afin de connaitre la position de la Belgique et de l’Europe à ce sujet, et de déterminer les leviers dont nous disposons afin de garantir la meilleure mise en oeuvre possible de ce cessez-le-feu.

Le Ministre m’a expliqué que cet accord a été conclu avant le Conseil extraordinaire de Zagreb. Celui-ci a inscrit dans sa déclaration un appel à un cessez-le-feu durable, la protection des civils et l’acheminement de l’aide humanitaire. Nous ne pouvons garantir l’application de l’accord puisque la Turquie et la Russie ne soumettent pas leurs engagements à la supervision extérieure mais plaidons pour un cessez-le-feu et une désescalade.

Le 27 février, Philippe Goffin avait rédigé avec treize collègues de l’UE une carte blanche sur la situation à Idlib, dans laquelle ils avaient appelé le régime syrien et ses alliés à un cessez-le-feu.

La Belgique souscrit à la déclaration du Conseil extraordinaire Affaires étrangères du 6 mars dans laquelle l’UE se montre préoccupée par la situation à la frontière gréco-turque, exprime sa solidarité avec la Grèce et les autres États membres de l’UE et rejette la récupération politique de la pression migratoire par la Turquie.

L’Union européenne attend de la Turquie qu’elle respecte les accords de la Déclaration commune de 2016. L’UE prend par ailleurs acte du résultat des récents pourparlers qui ont eu lieu à Moscou entre la Russie et la Turquie et appelle à un cessez-le-feu durable, à la protection de la population civile et à un accès humanitaire libre. En tout état de cause, l’Union met en place une aide humanitaire supplémentaire tout en soulignant l’importance de la prolongation de la résolution 2165 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

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