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Israël-Palestine : le point sur la situation

La situation en Palestine est au coeur des discussions internationales après l’annonce par le nouveau gouvernement israélien de sa volonté d’annexer la Cisjordanie dès le mois du juillet prochain.

A la Chambre, nous avons, bien sûr, discuté de cette problématique. Nous avons ainsi reçu, successivement, les deux ambassadeurs concernés pour en discuter avec eux.

En commission, j’ai également interpellé le Ministre des Affaires, Philippe Goffin, pour connaître la position de notre pays sur le sujet et discuter des moyens que nous pourrons mettre en oeuvre pour dissuader Israël de pratiquer de la sorte.

Voici les éléments qui m’ont été communiqués par le Ministre :

L’annexion de territoires palestiniens par Israël devient de plus en plus plausible. Les États membres de l’UE ont multiplié les échanges. La réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de ce 15 mai est une étape importante du processus mais pas son point final. Le 18 mai, le haut représentant a rappelé le caractère central du droit international. L’UE ne reconnaîtra aucune modification des lignes de 1967 sauf si les deux parties l’acceptent.

Conformément aux conclusions de juillet 2014, l’Union européenne reste convaincue que les modifications de frontières – y compris de celles antérieures à 1967 et y compris pour Jérusalem – ne peuvent être reconnues que si toutes les parties marquent leur accord à cet égard. Les États membres sont, aujourd’hui encore, liés par ces conclusions. Le débat sur les actions préventives visant à empêcher une annexion et sur les réactions à une éventuelle annexion est toujours en cours. Le haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, a entre-temps établi des contacts préventifs afin d’éviter une annexion.

La Belgique a pris des initiatives, tant à l’échelon de l’Union européenne qu’au sein du Conseil de sécurité, pour rappeler ces principes fondamentaux. La Belgique a ainsi invité un certain nombre d’États membres de l’Union européenne à réfléchir à des moyens permettant d’empêcher le nouveau gouvernement israélien de procéder à une annexion. Il en est résulté un certain nombre d’options, qui doivent à présent être analysées en profondeur et être discutées au sein de l’Union européenne afin de créer une assise aussi large que possible.

Au Conseil de sécurité, l’initiative de la Belgique d’une déclaration publique européenne en marge du briefing du 20 mai sur le processus de paix au Moyen-Orient a été soutenue par les membres de l’UE. Cela démontre notre volonté de multilatéralisme.

La mise en œuvre par Israël de ses projets d’annexion affecterait les relations avec l’UE. Cette violation du droit international ne saurait rester sans conséquence. La Belgique plaide pour une analyse transversale des implications politiques et légales de l’annexion de territoires au-delà de la ligne de 1967. Le Luxembourg est seul à plaider pour la reconnaissance de l’État de Palestine, qui reste une compétence souveraine des États.

La reprise d’un processus de négociation est la meilleure voie de résolution du conflit. Une annexion unilatérale compromettrait toute perspective de paix basée sur la solution à deux États. Nous sommes attentifs aux répercussions sur la sécurité et la stabilité de la région.

L’Union européenne entend jouer un rôle constructif et soutenir les initiatives diplomatiques du quartet, dont les envoyés se sont entretenus le 22 mai. En tant que membre du Conseil de sécurité, la Belgique soutient ces efforts.

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