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La protection de nos mers et océans

By 5 février 2020 février 6th, 2020 No Comments

Ce jeudi 5 février, j’étais invité à prendre la parole à l’occasion de la présentation du nouveau rapport de Greenpeace sur les mers et océans. Voici mon intervention.

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Mesdasmes, Messieurs les députés, Chers collègues, Chers tous, vous qui vous souciez à juste titre de la protection de notre planète et en particulier de nos océans.

Avant d’être représentant de la Nation, je fus moi même, à ma façon lanceur d’alerte ou à tout le moins témoin actif des dangers qui guettent celle que les aborigènes d’Australie appellent notre mère nourricière. La planète Terre. Et cette planète pourrait en réalité s’appeler la « planète Mer » puisque, vous le savez, elle est composée pour plus de 2/3 d’eau, de mers, d’océan.

Cette planète bleue, Je l’ai, moi même, survolée à bord d’un petit ULM il y a dix ans, en reliant l’Australie à la Belgique. L’expédition scientifique « Earth Challenge », que j’emmenais, était alors parrainée par le WWF et l’institut d’aéronomie spatiale de Belgique pour le compte duquel des mesures de pollutions en NO2 étaient prises sur tout le parcours.

Et quand j’évoque ce périple aux dessus des eaux du Globe, j’aime faire référence à Charles Trenet, qui chantait de façon idyllique et poétique « la mer qu’on voit danser le long des Golfes Clairs a des reflets d’argent »… La mer nous fait rêver, la mer nous fait s’évader, nous offre des horizons infinis mais surtout la mer nous fait vivre…

J’ai vu la beauté inouïe de la grande barrière de Corail, qui n’a d’égal que son immense fragilité. J’ai vu les mers de Chine, de Timor, le détroit de la Sonde en Indonésie, le Golfe de Thailande, celui du Bengale où croupissent tous nos vieux paquebots occidentaux abandonnés en attente d’être dépecés à bas prix. J’ai vu les autoroutes maritimes du Golfe persique, puis la mer Rouge ou la Mer méditerranée.

Dans chacun des pays traversés, les constats dressés par les membres du fonds mondial pour la nature étaient inquiétants et me ramenaient à cette chanson de Trenet qui malheureusement prenaient un tout autre reflet… “La mer qu’on voit danser le long des Golfes Clairs a des reflets d’argent” … sonnant et trébuchant.

L’argent des industries pétrolifères, celui de la surpêche qui épuise les ressources et font que les espèces n’ont plus le temps de se régénérer avant même d’être pêchée à nouveau, la pollution marine affectent durablement les océans et la faune et la flore sous marine.

Le réchauffement des eaux des océans menace pour très longtemps les récifs coraliens. Les océans sont le plus important catalyseur de Co2 et pourtant nous les négligeons. En d’autres mots, nous perçons de toute part la frêle embarcation qui est sensée nous emmener à flot vers le futur.

Mais bien plus visible encore, le réchauffement engendre par expansion l’élévation des niveaux des mers engloutissant toujours plus de territoire. Je n’oubierai jamais ces vues du ciel de réfugiés climatiques bangladeshis envahis par les eaux et forcés de vivre sur de frêles bandes de limons.

Une autre image que je garde en moi ne date pas d’il y a dix ans. Elle est plus récente. Il y a 5 ans, en petit avion je me suis rendu au Groenland et dans le Nunavut dans le Grand Nord Canadien. J’y ai vu l’accélération des fontes des glaces de l’Arctique mais aussi de la mer de Baffin ou de la Baie d’Hudson. L’Arctique souffre plus qu’ailleurs du réchauffement et d’immenses zones habitées reposent en fait sur le pergélisol. Ce sol gelé qui en fondant risque de libérer d’énormes quantités de protoxyde d’azote, un gaz a effet de serre 300 fois plus puissant que le Dioxye de carbone. Le cycle infernal du réchauffement doit être enrayé…

C’est le sens du rapport que Greenpeace va vous présenter dans un instant. C’est le sens de cette sculpture de glace qui, si on n’y prend garde, fond inexorablement.

La Belgique a organisé en 2019 la première conférence sur le climat et les océans. La déclaration de Bruxelles y a été adoptée. Mais ce n’est qu’un début… A tous les niveaux de pouvoirs nous devons légiférer pour protéger au moins 30 pour cent des océans d’ici 2030.

Moi même en tant que député de la Commission Climat-Environnement j’y serai attentif.

Si vous me le permettez je terminerai par une dernière image. Elle date d’il y a quelques mois. Dans l’océan indien j’ai réalisé un rêve de gosse en nageant aux cotés d’une baleine en pleine migration. Un moment d’une émotion et d’une intensité unique… J’espère que mes petits enfants , les vôtres, pourront un jour faire de même et cela dépend de nous tous, de notre volonté commune de protéger notre planète bleue…

Pour pouvoir chanter longtemps, « La mer a bercé mon coeur pour la vie », comme le chantait un certain Charles Trenet.

 

 

 

 

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