❓ En tant que député de la Commission des Relations extérieures et de la Coopération au développement, j’entends souvent cette question : pourquoi dépenser notre argent pour d’autres pays, alors que nous devons faire des économies chez nous ?
⚠️ Cette question est légitime. Elle mérite une réponse claire et approfondie, car la coopération au développement ne se résume pas à un acte de générosité. C’est aussi un investissement stratégique, essentiel pour notre avenir.
🕊️ Tout d’abord, il y a les arguments moraux : aider les populations dans le besoin, lutter contre les inégalités, et soutenir des projets qui renforcent la dignité humaine. Ces principes sont au cœur de nos valeurs et de notre engagement international. Ils ne nécessitent pas de longues explications : chacun comprend leur importance.
🇧🇪 Mais au-delà de l’aspect moral, il est crucial de souligner pourquoi la coopération au développement sert aussi nos propres intérêts en Belgique.
👉 Avant toute chose, un chiffre. La coopération au développement représente chaque année environ 0,5% de notre PIB. Pour comparer, la sécurité sociale, par exemple, représente autour de 30%. Voilà pour le coût de la coopération : il est connu.
👉 La question maintenant est : quel serait le coût si on arrêtait ou diminuait cette coopération ? Impossible à chiffrer, évidemment. Mais il serait énorme, et bien supérieur à ces 0,5%.
➡️ Pourquoi ? Parce que la coopération nous apporte beaucoup !
1️⃣ Retombées économiques : Les accords de coopération ouvrent de nouvelles perspectives pour nos entreprises. Grâce à ces partenariats, des PME belges ont pu s’implanter sur des marchés émergents, signer des contrats lucratifs ou établir des partenariats durables.
Si nous nous retirons, d’autres acteurs, comme la Chine, la Russie ou les pays du Golfe, prendront notre place. Nous perdrons non seulement des marchés mais aussi des opportunités pour notre économie.
2️⃣ Retombées en termes de ressources : Les partenariats noués dans le cadre de la coopération facilitent l’accès à des ressources stratégiques (minerais, énergie, matières premières). Ces accords nous permettent de garantir une chaîne d’approvisionnement stable et fiable. Un désengagement risquerait de fragiliser notre économie en nous rendant plus dépendants d’autres puissances.
3️⃣ Retombées diplomatiques : La coopération au développement est un outil diplomatique puissant. Elle nous permet de rester un partenaire crédible et écouté sur la scène internationale.
Dans un monde où les tensions géopolitiques augmentent, maintenir des relations solides avec nos partenaires est indispensable pour garantir la stabilité et défendre nos intérêts.
4️⃣ Retombées sécuritaires : Nos partenariats internationaux nous offrent des informations précieuses pour anticiper et prévenir des menaces, qu’elles soient terroristes ou liées à la criminalité organisée. Un retrait affaiblirait ces canaux de communication et ferait grandir les risques chez nous.
5️⃣ Retombées en termes d’immigration : Investir dans le développement local dans les pays d’origine réduit les facteurs qui poussent à l’immigration économique. Ces accords facilitent également les procédures de retour pour les migrants illégaux. Sans coopération, les pays concernés seraient moins enclins à collaborer avec nous sur ces dossiers.
6️⃣ Retombées en termes d’influence et de crédibilité : La Belgique, comme le reste de l’Europe, représente une part de plus en plus faible de la population mondiale. Pour rester influente, elle doit construire et maintenir des alliances stratégiques. La coopération au développement est un levier essentiel pour asseoir notre crédibilité et notre capacité à peser dans les décisions internationales, notamment face à des géants comme la Chine, la Russie ou le Brésil.
❗ Ne pas investir dans la coopération au développement serait une erreur coûteuse, bien au-delà de ce que nous dépensons aujourd’hui. Il s’agit, en effet, d’un levier indispensable, au-delà de son aspect de solidarité, pour garantir notre sécurité, notre prospérité, et notre rôle sur la scène internationale. La coopération représente donc, au final, un « faible coût » pour des retombées majeures.
👉 Investir dans la coopération, c’est investir dans un avenir plus sûr, plus prospère et plus stable, tant pour les pays partenaires que pour la Belgique. La solidarité internationale n’est pas seulement un devoir moral : c’est un choix stratégique, porteur d’espoir et de solutions durables.
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