Ce soir, la République d’Arménie, à travers son ambassadrice en Belgique, Anna Aghadjanian, a tenu à me décerner la Médaille de Gratitude en reconnaissance du travail que je mène à la Chambre depuis plus de trois ans, et des résultats que j’y ai obtenus.
Je m’étais engagé, lors de la campagne électorale de 2019, à me battre au Parlement pour défendre le peuple Arménien, trop souvent opprimé dans une certaine indifférence internationale.
J’ai d’emblée déposé une proposition de loi pour pénaliser la négation du génocide de 1915. Pour des raisons juridiques, le Conseil d’Etat a bloqué le texte. Le genocide n’ayant pas étè reconnu par un tribunal penal international (inexistant a cette epoque).
Dans la foulée, j’ai déposé un autre texte, qui a été adopté à l’unanimité. Grâce à celui-ci, une Journée de commémoration de la mémoire des victimes des génocides reconnus par l’État belge se tient désormais chaque année à la Chambre. En ce compris celui des Arméniens, des Araméens, des Syriaques, des Assyriens et des Grecs pontiques. La première édition s’est tenue en décembre dernier, et pour la première fois, des Arméniens ont pu prendre la parole et être écoutés, au sein du cœur de notre démocratie. Une reconnaissance primordiale.
Au-delà de ce texte, j’interpelle régulièrement différents ministres du gouvernement fédéral, afin qu’ils agissent concrètement en faveur de l’Arménie.
Mais je vais plus loin.
En 2020, suite à l’agression Azérie et à la guerre de 44 jours qui a suivi, j’ai déposé et fait adopter une résolution afin que la Belgique fasse peser une pression importante sur l’Azerbaïdjan, pour que celui-ci respecte l’accord de cessez-le-feu. La Belgique y condamnait cette agression.
En 2021, j’ai fait adopter un autre texte, plaidant pour une libération immédiate et inconditionnelle des soldats arméniens encore captifs à la suite de ce conflit.
En 2022, suite à la nouvelle offensive azérie de septembre, je me suis rendu sur place. J’ai rencontré des déplacés, des familles de victimes. J’ai même assisté au convoi funéraire d’un jeune soldat tombé au combat. Un déplacement déchirant qui a redoublé ma volonté d’agir. J’ai donc déposé un nouveau texte, qui condamne fermement l’Azerbaïdjan, et qui demande au gouvernement belge de sanctionner son régime en cas de non-respect du cessez-le-feu.
Cette pression diplomatique constante porte ses fruits. La question arménienne a pu être imposée sur la table de l’Union européenne. Des initiatives ont été prises, de l’aide humanitaire a été déployée et une mission européenne a été envoyée sur place à la fin de l’année passée, comme je le réclamais.
Mais le travail se poursuit, tant le régime de Bakou continue ses exactions. Il y a quelques semaines, un blocus du corridor de Latchine a été mis en place, menaçant gravement les 120.000 à 150.000 habitants du Haut-Karabakh.
J’ai immédiatement interpellé le Premier ministre, afin qu’il plaide auprès de l’Union européenne pour des actions concrètes et rapides. Car il y a urgence.
Dans les prochains jours, nous discuterons en commission du dernier texte que j’ai déposé. J’introduirai alors des amendements afin que la Belgique et l’Union européenne soient fermes, intransigeantes, avec l’Azerbaïdjan. Et qu’elles œuvrent de tout leur poids pour une levée sans délai du blocus de Latchine.
La reconnaissance de tout ce travail est un honneur pour moi. Je tiens à partager cette médaille avec mon collaborateur, Yoan Vankeerberghen, qui depuis trois ans œuvre à mes côtés en faveur de la paix dans la région. Mais, surtout, je la dédie à tous les Arméniens qui, en Arménie ou au Haut-Karabakh, vivent dans la crainte, dans la persécution, et aspirent « tout simplement » à une vie normale, … « tout simplement ».
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