Un drame est survenu cette semaine à la RTBF. Un journaliste talentueux, travaillant pour le service public depuis plus de vingt ans, s’est donné la mort. Un drame de trop, le deuxième en trois ans, qui selon la Société des Journalistes et les nombreux témoignages qui me sont parvenus, pourrait se reproduire si rien n’est fait.
Après une réunion de 155 journalistes, la SDJ a publié un communiqué. Il indique : « Ce suicide fait écho à la situation de plusieurs membres de la rédaction qui ont exprimé leur détresse. Les témoignages de mal-être, de souffrances, de violences se sont succédés. Il y a d’autres Alain dans la rédaction. Trop de collègues s’effondrent sans cesse. Ce qu’on croit être des situations de détresse isolée sont le reflet d’un modèle qui dysfonctionne ».
Des mots qui font froid dans le dos. Des mots qui résument, malheureusement, des situations que l’on retrouve dans bien des milieux. Chaque heure qui passe, quelque part dans notre pays, un ouvrier, un employé, un cadre peut, à raison ou pas selon les cas, se sentir brimé, injurié, disqualifié injustement par des malentendus mais aussi, plus grave, par les failles d’un système, par un management inefficace ou défaillant. Des vies se retrouvent ainsi minées, ou pire, brisées.
En séance plénière de la Chambre, j’ai tenu à rendre un hommage à ce journaliste, Alain Dremière, mais aussi à toutes celles et tous ceux qui sont victimes de ce terrible fléau.
Nous avons ensuite adopté, à l’unanimité, un projet de loi important. Par celui-ci, la Belgique a ratifié le premier texte international contraignant visant à lutter contre la violence et le harcèlement au travail. Je fais le vœu que cela soit, partout, le déclencheur d’une vaste et sérieuse réflexion sur ces drames.
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